Par 183 voix contre 94, les députés ont refusé d’examiner mardi 29 novembre dernier, la proposition de parlementaires visant à abroger l’article 4 de la loi du 23 février 2005 arrêtant : « les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite. Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit ».
En cédant à des considérations électoralistes, une partie de l’Assemblée nationale a manqué l’occasion de permettre à la France d’aborder dans la sérénité et la justesse de l’analyse, son passé colonial et de trouver les voies et moyens de construire une vision partagée, même si elle est tragique, de son histoire.
Les loges du Grand Orient de France à la Martinique, qui pratiquent dans leurs ateliers la recherche de la Vérité s’insurgent contre une démarche institutionnelle qui vise à opposer les uns aux autres et à donner une version officielle de questions par nature complexes.
Elles renvoient la République à sa mission d’éveil des consciences, les historiens à leur métier, les enseignants au leur et souhaitent que la société française redonne à tous des raisons d’espérer.
Car « Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » Aimé CESAIRE- Discours sur le colonialisme.